9 mai 2024
Ascension du Seigneur
Le mystère de l’Ascension nous rappelle comment la vie de chacun d’entre nous est une continuelle et constante avancée vers la Source, alors que nous nous renouvelons sous l’action de l’Esprit.
VIVRE ET PROGRESSER EN DIEU
Sur l’azur sacré
Sonnent des pas de lumière.
R. M. Rilke
L es verbes des lectures de cette solennité ont tous le sens d’élévation – monter, s’élever – et nous invitent à regarder vers le haut, là où se trouve le Christ, à la droite de Dieu. Si l’ascension marque d’une part le terme de la Pâque du Christ, de l’autre, elle inaugure le mouvement de l’Eglise, appelée à parcourir les routes du monde pour annoncer la bonne nouvelle du Royaume. Mais le mystère que nous célébrons aujourd’hui nous rappelle aussi comment la vie de chacun d’entre nous est une continuelle et constante avancée vers la Source. Nous avons parfois l’impression que le lent cours du temps nous dépouille au point d’annuler, de supprimer les traces de notre passage en ce monde. Mais il n’en va pas ainsi. Le Christ ressuscité nous a précédés dans les demeures éternelles pour nous donner cette sereine confiance, comme le prie la préface de la solennité, que nous serons nous aussi là où il est. Notre vie, à travers joies et souffrances, court donc vers sa plénitude, celle d’une communion de vie. Certes, nous percevons toute la fragilité et la précarité de notre être et de notre agir, et parfois même la vanitas (vanité) de ce qui nous entoure, et pourtant la foi nous pousse au-delà, elle nous pousse jusque là. Et, tandis que nous cheminons à l’ombre du mystère, notre homme intérieur se renouvelle, moyennant l’action de l’Esprit et notre libre adhésion à sa grâce.
Au long du pèlerinage de nos jours ordinaires,
S’épaissit dans notre cœur
Le chant du silence,
Qui nous plonge dans le mystère de Dieu
– comme si se pressaient les étoiles dans le ciel –
Quand notre regard s’attarde
À fixer l’espace dans la nuit profonde.
Et les vibrations de ce silence de lumière
règlent le rythme de notre souffle
sur le souffle de Dieu,
jusqu’au jour de notre définitive ascension en Lui,
l’éternelle Source d’amour.
Commentaire de d. Sandro Carotta, osb
Abbazia di Praglia (Italie)
Traduction de f. Christophe Vuillaume,
Monastère Masina Maria – Mahitsy (Madagascar)