DEE L’ABSENCE A LA PRESENCE RETROUVEE

Le Seigneur est vraiment ressuscité. Alléluia!
Cette joyeuse annonce résonne aujourd’hui dans nos cœurs et dans nos assemblées liturgiques, rassemblant en un seul cri de joie le ciel et la terre. La mort a réellement été vaincue et la lumière du Ressuscité a inauguré le jour sans déclin. A ce sujet, on a trouvé dans la poche d’un jeune soldat, mort durant la seconde guerre mondiale, une prière dans laquelle on comprend bien ce que signifie croire en la résurrection, quand bien même on se trouve dans les ténèbres de la mort: «M’entends-tu, mon Dieu? Je ne t’ai jamais adressé la parole au cours de ma vie, mais aujourd’hui, je t’ai parlé, mais aujourd’hui, je veux te saluer. Tu sais que depuis ma plus tendre enfance, on m’a dit que tu n’existais pas… Aujourd’hui, à l’improviste, en voyant la profondeur du ciel immense, ce ciel étoilé au-dessus de moi, mes yeux se sont ouverts. Emerveillé, j’ai compris ta lumière… Au plus profond de ce terrible enfer, la lumière a jailli en moi et je t’ai vu. Je ne te dirai rien de plus, sinon la joie de te connaître… je n’ai plus peur de la mort». L’Evangile de ce jour nous aide aussi à passer de l’expérience de l’absence du Seigneur à une découverte renouvelée et vivifiante. Où pouvons-nous le rencontrer encore aujourd’hui? Quels sont les “lieux” où il se rend présent? Nous le rencontrons avant tout dans les Saintes Ecritures; la Parole est un mémorial du Ressuscité. Puis, le Seigneur vient à nous dans la communauté chrétienne. La foi pascale a une connotation personnelle, mais aussi communautaire. Le cas de Thomas est emblématique: quand il s’éloigne des frères, il devient sceptique et incrédule; c’est quand il se rapproche d’eux qu’il fait sa plus belle profession de foi: «Mon Seigneur et mon Dieu!» (Jn 20,28). Mais il faut avancer, faire son chemin, ou mieux une “course” comme le suggère Jean; autrement dit, nous ne devons pas nous lasser de chercher et d’attendre la manifestation du Seigneur pour nous attacher à Lui par le cœur et par la vie.

Commentaire de d. Sandro Carotta, osb
Abbazia di Praglia (Italie)

Traduction de f. Christophe Vuillaume,
Monastère Masina Maria – Mahitsy (Madagascar)