UN SAUVEUR NOUS EST NE

Origène fait remarquer que «parmi toutes les merveilles qu’on peut dire à propos du Christ, il en est une qui dépasse absolument l’admiration dont est capable l’esprit humain : la toute-puissance de la majesté divine, la Parole même du Père a accepté de se fondre dans les limites d’un homme apparu en Judée. Tel est – concluait-il – l’objet de notre foi». Il est vrai que la Nativité du Christ ne cesse de nous surprendre et de nous interroger. Pour tous, croyants ou non, petits et grands, le 25 décembre est une date qui nous est chère et que l’on attend. L’Eglise, comme mater et magistra, pour aider ses enfants à mieux entrer dans ce mystère, propose, en cette solennité de la Nativité, de célébrer trois Messes. Au cours de la première, celle de la nuit (in nocte), on célèbre la venue de la Lumière qui illumine les ténèbres du monde. Le Verbe, engendré dans le sein de l’aurore, naît dans le temps, de Marie. A l’aurore (in aurora), le Christ s’élève sur le monde comme Soleil qui se lève. Avec les bergers et sans retard, on se rend, en cette deuxième Messe, à la grotte, pour voir l’Enfant et sa Mère. La note dominante est celle de l’étonnement, du silence adorant et de la joie. A la Messe du jour (in die), le Verbe brille sur l’univers entier. Le solennel Prologue de Jean nous conduit là où le Verbe a été engendré – dans le sein du Père – et nous dispose joyeusement à confesser notre foi : «nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité» (Jn 1,14).

Un berceau
est le commencement de ce qui germe
le début d’une nouvelle terre.
Le principe du monde est un enfant 

Novalis

Commentaire de d. Sandro Carotta, osb
Abbazia di Praglia (Italie)

Traduction de f. Christophe Vuillaume,
Monastère Masina Maria – Mahitsy (Madagascar)