Ce dimanche, Marc nous propose deux regards de Jésus très différents, d’abord le regard avec lequel il juge sévèrement le comportement des scribes, dont il faut se garder, puis le regard avec lequel il admire le comportement d’une pauvre veuve, donnée en exemple. Les deux textes sont liés, au moins à un niveau plus superficiel, par une parole « crochet » : veuve. Les scribes dévorent la maison des veuves et une pauvre veuve –justement, parce qu’elle a été dévorée par les scribes – est le personnage principal de la seconde scène. En même temps que ce lien, il faut noter le contraste entre les deux tableaux et leurs personnages : alors que les scribes sont un exemple à ne pas suivre, la veuve est présentée par Jésus comme un modèle à imiter. En elle, en effet, Jésus reconnaît la prophétie de ce qu’il vivra à Jérusalem quand, lui aussi, sera “dévoré” par les chefs du peuple et qu’il donnera toute sa vie, une fois pour toutes, comme le dit la Lettre aux Hébreux, en jetant dans le “trésor”, c’est-à-dire la richesse de sa relation au Père qui produit a richesse de notre salut. La pauvreté offerte sans réserve devient toujours un trésor de vie pour tous. Le geste de la veuve introduit le discours eschatologique, en révélant ce qui demeure alors que tout le reste passe. Ce qui reste, c’est le geste d’un amour gratuit qui, comme l’huile d’une autre veuve, celle de Sarepta, ne s’épuise ni ne se tarit.

Commentaire de la Communautè de Dumenza

Traduction de f. Christophe Vuillaume, Monastère Masina Maria – Mahitsy (Madagascar)